Lettre ouverte à Michèle Alliot-Marie : Il faut libérer René Galinier

Madame le Ministre d’État,

Parce que vous avez toujours incarné à mes yeux le plus grand sens de l’État et des valeurs républicaines, je me permets aujourd’hui de vous interpeller à propos de l’effet désastreux auprès de la population du maintien en détention de René GALINIER.

Il me paraît plus que jamais indispensable de restaurer la confiance des français envers leur Justice. Il ne s’agit pas là d’un domaine parmi tant d’autres mais sans doute de la mission la plus importante de l’État.

Or, cette confiance doit reposer sur la certitude que la Justice est à la fois égale pour tous les justiciables et qu’elle est cohérente. La détention de René GALINIER révèle malheureusement une double incohérence et une grande inégalité.

D’abord, elle est incohérente par rapport à la politique mise en œuvre par notre majorité. La loi pénitentiaire a voulu à juste titre trouver des solutions à la surpopulation carcérale. Nous avons, avant même cette loi, diminué le nombre des détentions préventives et nous avons à travers elle développé les aménagements de peines et les peines de substitution comme le bracelet électronique. René GALINIER est un homme âgé. Les faits qui lui sont reprochés n’ont d’existence que dans la mesure où il a été victime d’un délit, une intrusion en vue d’un cambriolage. Il n’a pas d’antécédent, ne nie pas les faits et sa mise en liberté ne pose aucun problème de dangerosité ou d’entrave à l’enquête. Qui plus est, il semble détenu en raison de son acte et d’après des informations télévisées à cause de propos « racistes » qu’il aurait tenus. Autrement dit, on confond dans cette affaire une détention préventive inutile avec une punition exemplaire avant jugement. René GALINIER occupe donc actuellement une cellule quand tant d’autres plus dangereux sont en liberté.

En second lieu, les décisions qui sont prises dans différentes juridictions et à propos de délinquants ou de criminels distincts sont également incohérentes. Le jour même où l’on apprend le maintien en détention de René GALINIER, l’AFP nous révèle qu’à Nîmes un juge a remis en liberté un homme poursuivi pour viol sur mineur. Aujourd’hui on découvre avec effarement que deux des agresseurs des policiers de Corbeil qui ont frappé ceux-ci à coups de marteau ont été remis en liberté. On peut pourtant dans ces deux cas suspecter la dangerosité et craindre des contacts extérieurs contraires à l’intérêt de l’enquête. En remontant davantage dans le temps, on pourrait également s’étonner que la France ait laissé se soustraire à la Justice des terroristes d’extrême gauche accusés d’assassinat sur des policiers en Italie. Il est vrai qu’elle a accepté la libération ou la semi liberté pour les assassins de Georges BESSE et du Général AUDRAN, eux aussi activistes d’extrême gauche.

La question se pose donc de savoir qui est aujourd’hui puissant ou misérable pour que les jugements de Cour lui soient ou non favorables. À l’heure où des quartiers sont soumis à la loi des trafiquants de drogue qui cherchent à en évincer la police, à l’heure où de plus en plus de personnes âgées sont agressées chez elles, notamment à travers le processus du home jacking, est-il acceptable que la Justice soit plus clémente envers un jeune agresseur de policier qu’à l’égard d’un homme âgé qui est davantage une victime qu’un coupable ?

Dans l’espoir que vous voudrez bien, dans la limite qu’impose l’indépendance de l’autorité judiciaire, donner suite à cette interpellation,

Je vous prie de bien vouloir agréer, Madame le Ministre d’État, l’expression de ma haute considération.

Soutien de M. Vanneste

Une réponse à to “Lettre ouverte à Michèle Alliot-Marie : Il faut libérer René Galinier”

  • argumentum baculinum:

    a « VANESTE »
    Dommage que vous n’ayez mis, – en fin de courrier – la formule consacrée lorsqu’on s’adresse à un Ministre,vous auriez pu passer pour quelqu’un de plus crédible, si je puis me permettre.
    En effet, un citoyen s’adressant à un ministre se doit de lui faire part de ses plus « respectueux sentiments » par exemple.
    La « haute considération » étant la formule qu’un supérieur adresse à un collaborateur dont il est très satisfait et qu’il « considère hautement » si je puis dire.
    Bien cordialement.

Laisser un commentaire